Lycée Freyssinet

Le jeudi 26 novembre, j’étais dans la ferme où nous logions avec les autres soldats. Georges, un de nos camarades est arrivé, démuni. Je le voyais en sang avec des blessures de partout, ses vêtements arrachés sous son équipement fichu, il était sans arme, épuisé. A peine si je le reconnaissais, notre Georges. On l’a aidé, nourri et allongé sur du foin. Après s’être occupé de lui, et comme il ne pouvait pas fermer l’œil, il nous a raconté ce qui lui était arrivé. Torturé nous disait-il, torturé ! Cela ne faisait pas trois mois que nous étions là et voilà que l’un des nôtres s’était fait battre, et pire encore. Il nous racontait que c’était le jour où nous étions partis patrouiller dans les environs, quand nous nous sommes séparés, chacun dans notre coin, pour mieux observer autour. Il était parti vers la forêt. Au bout de plusieurs heures, sans rien avoir trouvé, il aperçut d’autres soldats : «  J’étais caché derrière des buissons, je les observais. Malheureusement, je n’arrivais pas à savoir de quelle origine ils étaient, premièrement parce que j’étais trop loin, pour entendre ce qu’ils disaient, et décrypter leur langue, mais aussi parce que leurs visages étaient cachés par une sorte de masque. » Chacun d’entre nous écoutait son histoire passionnément, on ne voulait pas l’interrompre. Georges poursuivait : «  Je ne sais pas comment ils ont fait pour détourner leur attention vers moi, peut-être mon pied s’était posé sur une branche qui a craqué, ou alors j’ai dû marcher sur des feuilles séchées … l’un d’eux a crié en me pointant du doigt, j’ai couru, couru comme jamais. Je n’avais plus de force mais je les entendais derrière moi alors il ne fallait pas que je m’arrête. Je n’aurais peut-être pas du sécher les cours de sport, disait-il avec un sourire au coin des lèvres. » Cet homme était remarquable à mes yeux : malgré sa figure dévisagée, il gardait le sourire. Il continuait à parler de sa course poursuite. Il a voulu les semer mais ses suiveurs connaissaient mieux le coin que lui, évidemment. Ils l’ont attrapé de tous les côtés, ligotés, battus jusqu’à évanouissement. Il s’était réveillé plus tard dans une pièce froide, vide. Seulement une chaise ou il était fortement attachés par les mains, la taille et les pieds. Ses cordes lui faisaient mal, il ne savait pas quelle heure il était, quel jour même. Georges était resté seul pendant des heures, sans dormir, sans manger, sans boire. Il voyait flou. Il ne savait pas ce qui lui avait été donné pour le rendre ainsi. Un des hommes apparut, toujours méconnaissable aux yeux du torturé. Il ne dit rien et à peine rentré, il le frappa. Georges découvrit plus tard qu’ils étaient algériens. Les assassins lui posaient des questions sur nos projets. Au début, il ne pouvait pas répondre, sûrement encore sous l’effet de ce qui lui avait été donné. «  Après, j’ai malheureusement dû livrer quelques uns de nos plans. » Nous lui avons pardonné immédiatement, la pitié nous envahissait. Il est resté trois jours enfermé dans cette cave, un bout de pain pour repas. Il fut tellement souvent assommé qu’il ne se rappelait plus de toute l’histoire. Il y avait sûrement encore de la drogue dans ses aliments car il ne pouvait pas nous détailler davantage son évasion. Il nous a juste dit qu’il s’était retrouvé un matin devant l’entrepôt où il était enfermé, allongé, sanguinolent. En se réveillant, il n’a pas cherché à revenir avec des preuves ou quoi que ce soit, il a seulement fui. On a tous compris son acte, bien sûr. « Nous nous déplacerons désormais en petit groupe, répliqua le soldat en chef. » Nous sommes restés toute la nuit auprès de Georges, puis chacun d’entre nous alla se coucher un par un. J’ai beaucoup pensé avant de fermer les yeux, ma peur prenait le dessus sur mon sommeil. C’est un événement qui lui marquera à vie. Je ne pourrais jamais comprendre son bouleversement, mais je comprendrai son inquiétude.

L.S.

            C’était le vingt et un ième jour et pour la première fois j’ai été confronté à la mort d’un de mes hommes sous mes yeux. Pour la première fois j’ai dû enterrer un soldat qui était mon ami. Comment pourrai-je à annoncer cette nouvelle à sa famille, à sa femme, à ses enfants ? Ce serait tellement plus facile de donner cette lourde tâche à une autre personne mais je ne le peux pas. Ce brave homme était sous ma responsabilité, il avait confiance en moi et j’ai failli à ma tâche qui était de le protéger donc c’est à moi de prévenir ses proches. Mais comment est-ce arrivé ?

J’ai été envoyé ce matin chez une famille soupçonnée de faire de la rébellion. Alors j’ai pris quatre hommes avec moi et nous sommes partis. Au début tout semblait normal, nous avons été accueillis par une femme et ses filles. Je lui ai demandé où était son mari et ses fils. Elle m’a répondu que son homme était parti travailler et qu’elle n’avait jamais eu de fils. Je l’ai cru. Elle semblait un peu stressée de notre présence mais je comprenais cela. Tout  semblait en ordre, nous avions inspecté leur maison et nous allions repartir quand une trappe m’intrigua. J’ai alors demandé ce qu’il y avait à l’intérieur. La femme m’a répondu que c’était une cave pour le vin. Un de mes gars voulut vérifier par lui même et lorsqu’il s’en approcha, une des jeunes filles se mit à travers de son chemin et lui ordonna de ne pas l’ouvrir. Ce n’était pas normal qu’une cave à vin soit aussi bien gardée. Alors Jean, prit la poignée de la porte et commença à ouvrir et à peine la porte ouverte, un coup de feu retentit. C’était un bruit tellement sourd, tellement net que tous dans cette pièce savions qu’il était synonyme de mort.  Le corps de Jean tomba doucement et le sang qui une minute plus tôt était encore chaud commença à se rependre sur le sol sale. Trois hommes sortirent alors de cette maudite cave, armés de fusils de chasse, deux d’entre eux n’avaient pas encore vingt ans et n’avaient probablement jamais tenu de fusils entre leurs mains. Nous étions plus nombreux qu’eux et  ils n’avaient aucune chance. Mes gars avaient dégainé leurs armes avant qu’ils ne s’en rendent compte. Je pris la parole : «  lâchez vos armes, il est inutile de résister et je suis sûr que vous ne voulez pas que votre famille vous voit dans le même état que je vois mon soldat » Ils ont lâché leurs armes. J’étais soulagé car j’aurais été incapable de tuer ces enfants effrayés. Mes soldats se sont approchés et leur ont attaché les mains, avec comme bruit de fond les pleurs des femmes. Elles savaient qu’ils répondraient de leurs actes. Ils allaient sûrement se faire interroger par d’autres hommes. Je savais qu’ils ne seront pas seulement interrogés mais pour réussir à dormir cette nuit, je me suis convaincu qu’ils ne subiraient qu’un simple interrogatoire. Je descendis alors dans la cave et découvris divers plans ainsi que des messages codés. C’étaient des rebelles. J’ai remonté le corps de Jean, il avait été couvert d’un drap blanc. Trois heures après nous étions revenus au camp,  nous allions enterrer et rendre hommage dignement à ce brave soldat qui donna sa vie à sa patrie. Cet homme restera à jamais dans mon cœur. Et maintenant que j’ai terminé de raconter cette histoire, je vais écrire un lettre afin d’informer ses proches que leur fils restera à jamais un héros.

Léna

L’Homme, sous l’emprise de la guerre est le pire monstre qui puisse exister. Comment un être humain peut-il torturer un autre être humain, qu’il soit innocent ou coupable. C’est comme si l’on torturait un membre de notre famille puisqu’il est de la même espèce. Certains sont violés, éléctrocutés, et toutes sortes d’autres choses plus horribles les unes que les autres leurs ont été faites ou leurs sont faites en ce moment même quelque part dans le monde. Pourquoi un Homme est-il obligé de vivre dans la guerre, dans la haine, dans la souffrance et dans la honte ?

Certains de ces gens qui ont torturé au moins une fois dans leur vie, l’ont fait soit par obligation d’un supérieur, soit par influence d’un camarade et d’autres, sans âmes, l’ont fait par vengeance.

Un être humain est poussé aux limites de la souffrance et un autre aux limites de l’horreur.

La torture. Depuis que je suis en Algérie j’en ai beaucoup entendu parler. Un médecin que je connais m’a d’ailleurs raconté qu’il n’avait pas pu résister à soigner un malheureux qui avait subi des tortures. Il me racontait les nombreuses blessures que le pauvre avait subies. Je savais que la torture existait mais je n’aurais jamais imaginé que des hommes puissent faire des choses aussi horribles sur leurs semblables. J’en ai eu froid dans le dos. J’ai même eu peine à le croire. Puis quelques temps plus tard, j’ai appris que ce médecin avait été arrêté et torturé à son tour. Je ne l’ai toujours pas revu. Tout ça était trop lourd à porter, alors j’en ai parlé à mon ami Eugène. Lui pratique les opérations et moi je suis son apprenti. On est toujours ensemble depuis que l’on s’est rencontré dans le train. Aujourd’hui, on était de corvée à la ferme alors on avait du temps pour discuter. Je lui ai absolument tout raconté. L’histoire du médecin. Les blessures du pauvre soldat, brûlures, décharges électriques, coups en tous genres. On était complètement d’accord sur le fait que la torture ne devrait pas exister. Les supérieurs ne devraient pas obliger des soldats à infliger cela à d’autres hommes. Surtout que ce n’est même pas eux qui se salissent les mains. Eugène m’a rappelé qu’il ne faut surtout pas oublier que les soldats obéissent aux ordres. J’ai pensé qu’ils pourraient faire une révolution de groupe. Mais on avait oublié ceux qui y prenaient du plaisir. Ceux à qui torturer, amusaient. Cela les amusait tellement que parfois ils demandaient à se faire torturer. On a débattu longtemps avec Eugène. On trouvait également lâche d’essayer de faire parler des personnes par la violence. De torturer des personnes parfois pour des broutilles. On s’était installé sous un arbre à cause de la chaleur étouffante. On parlait à voix base de peur qu’on nous entende. Plus tard dans la soirée, j’ai repensé à tout ça. Comment des hommes étaient capables de torturer des hommes comme eux ? De les regarder dans les yeux et de les faire souffrir ? Puis j’ai pensé à l’effet de groupe. Moi est-ce que je pourrais résister ? Refuser de torturer aux risques de subir les pires atrocités ? J’ai essayé et je dis bien essayé de me mettre dans la peau d’un soldat obligé de torturer. J’ai compris que ce serait moi où celui que je torturerai. C’était une vie contre une autre. Donc un grand pari risqué de refuser, un grand pari risqué voire impossible. Le jour suivant j’ai revu Eugène. Et ensemble, on s’est juré que si on croisait un malheureux qui s’était fait torturer on l’aiderait dans la mesure du possible. Ce serait notre manière, à nous, d’atténuer un petit  peu la souffrance de cette guerre.

Landeau Gwennan

            Quatre-vingt-deuxième jour de service. Aujourd’hui, avec la troupe, on reste à la ferme, il y a des corvées à faire. Pendant la pause, je discute un moment avec mon ami Jacques, qui est étudiant en médecine, dans le cloître. Jacques a dégoté un paquet de cigarettes, et nous en fumons une tranquillement, alors que les autres en profitent pour faire une partie de football devant nous. Nous avons pris l’habitude de travailler ensemble, Jacques et moi. En général, je commande les opérations médicales, et il m’assiste avec beaucoup de bonne volonté. Le travail est difficile, car nous avons peu de matériel, et je suis heureux d’avoir un ami à mes côtés. La conversation a dérivé vers des propos que Jacques avait entendus la veille, au dortoir, alors qu’il rendait visite à un soldat malade.

« – Ils disaient qu’un médecin français a été exécuté avant-hier! Il a soigné en cachette un Algérien, et pour ça, il a été condamné pour trahison ! Le pauvre Algérien, paraît qu’il était salement amoché. Il a été torturé pendant sept jours, sans interruption, pour une histoire de vol au marché. Il serait mort, sans l’aide du docteur, qui a eu pitié de lui. »

Ces temps-ci, nous entendons parler de la torture presque chaque semaine. En temps qu’infirmier, je comprends que le médecin soit venu en aide à cet homme. Dans notre contrat, il est écrit « médecin de l’armée française ». À aucun moment il n’est stipulé que nous ne devons pas soigner les Algériens.

Ici, tous les moyens sont bons pour faire avouer. Parmi les soldats, certains se sont même portés volontaires pour assister à l’acte. Ils en sont revenus avec plein de choses à raconter aux copains. Et ça donne envie au plus grand nombre. À l’opposé, il y a ceux qui sont obligés d’aller « poser la question », et qui en reviennent horrifiés par ce qu’ils ont vu. Jacques et moi, nous prions pour ne jamais avoir à torturer quelqu’un. Nous, français, nous sommes battus suffisamment longtemps pour les droits et l’égalité, et voilà que notre supposée « pacification » consiste en réalité à faire le mal ?

Avec la technologie, les pires souffrances sont désormais possibles. On peut, par exemple, électrifier un corps sous haute tension. Mais, comme l’a fait remarquer un des lieutenants, lui aussi habitué à jouer à la torture, « les méthodes les plus simples sont toujours les meilleures ». Alors on brûle la plante des pieds, on fouette le dos, on frappe les parties les plus sensibles du corps, et on viole les femmes et les hommes. Certaines rumeurs disent que des femmes sont amenées en salle de torture, juste pour satisfaire les pulsions des militaires. Et dernièrement, nous avons entendu dire qu’on demande deux médecins pour assister à l’acte, non pas pour soigner, mais pour étudier les réactions du corps humain à la souffrance.

Mon ami Jacques a continué en concluant qu’il ne pensait pas possible que des êtres humains puissent s’adonner à des pratiques aussi barbares, et pire, qu’ils puissent y prendre plaisir. J’ai répondu que l’esprit et l’influence du groupe pouvaient transformer un groupe d’hommes en meute, et modifier un comportement. Il faut donc continuer à réfléchir, à penser par soi-même et à agir pour le bien. Nous nous sommes tus un moment pour regarder nos amis jouer au football. J’étais angoissé par cette conversation. Et si, si jamais l’occasion se présentait, j’étais incapable d’agir comme ce médecin exécuté ?  La peur me tirailla l’estomac. En temps de guerre, personne ne peut être sûr de la manière dont il réagirait en telle ou telle circonstance… Jacques m’a souri et m’a offert une nouvelle cigarette. Je l’ai allumée en espérant que la guerre serait bientôt finie, car elle a déjà tuée assez d’innocents.

Judikaelle

Cela fait maintenant plusieurs mois que je suis ici, en Algérie, et chaque jour, j’entends de nombreuses informations, toutes aussi horribles les unes que les autres concernant la torture.

Beaucoup de soldats l’ont déjà pratiquée au moins une fois. Certains y prennent goût, tandis que d’autres le font par obligation, de peur de se faire eux même torturer s’ils n’obéissent pas aux ordres de leurs supérieurs. Je ne comprends pas comment des hommes peuvent exercer des actes aussi inhumains et sales. Je ne pourrais jamais m’imaginer en train de réaliser les horreurs qu’ils font, plutôt mourir et rester soi-même, digne ! La guerre m’a déjà transformée en tueur, je ne veux pas être tortionnaire. Comment est-ce possible de torturer des gens, qu’ils soient innocents ou non, c’est pour moi inconcevable. Même les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Le pire reste  les soldats, qui se servent de celles-ci pour libérer leurs pulsions sexuelles. Hier, mon camarade Louis, a commencé à me raconter des propos qu’il avait entendus la veille, lors de sa pause déjeuné. Il était donc assis, sur une table de pique nique, à côté d’un officier entouré de soldats. Le supérieur expliquait aux autres la sensation que lui procurait la torture. Il y prenait du plaisir ! Pour cet homme, c’était une manière de se sentir pus fort que les pauvres gens qui se trouvaient en face de lui. Les autres écoutaient attentivement l’homme, ils étaient comme captivés par les propos de celui-ci, ils buvaient ses paroles. Louis m’a sorti les propos que l’officier avait sortis la vieille, « Et là, je l’ai pris, ligoté sur une chaise, j’ai commencé à frapper, d’abord dans ses abdominaux, puis je me suis attaqué au visage. Sa figure était recouverte de sang, qui dégoulinait le long de la chaise. Il hurlait et me suppliait d’arrêter, mais mon poing se cognait encore une fois dans sa poitrine ». Quand Louis me relatait ces phrases, je le stoppais au bord du vomissement. Je ne voulais plus rien entendre concernant cette histoire, cela me répugnait : torturer afin d’obtenir des renseignements ou des indices, c’est tellement inhumain. C’est lorsqu’on entend ce genre d’événements, que l’on ne comprend plus notre monde. Faire la guerre, c’est inutile et pourtant nous la faisons en ce moment. Tuer des gens, c’est un acte criminel qui devrait être interdit, et pourtant, nous y sommes contraints. Torturer, c’est un acte sadique, certains disent « sensation de toute puissance », alors qu’on ne fait que faire du mal à des personnes. Je m’interroge encore beaucoup sur la torture, et j’espère que je n’y serais jamais forcé, afin que je puisse rester moi-même.

…………………

 

Ce témoignage m’inspire un dégoût profond. Je pense qu’il faut connaître ce qu’il s’est passé avant qu’on naisse et avant qu’on vive, c’est essentiel de savoir l’histoire, mais d’un autre côté on ne peut pas mettre de mot sur ce qui s’est passé. Tout simplement parce que c’est du passé. La torture qu’on a fait subir aux femmes est dégueulasse, que ce soit le viol ou toute forme de violence est intolérable. Je ne comprends pas qu’on veuille arrêter des femmes pour assouvir ses besoins sexuels, c’est absurde ! Je ne prendrai pas le temps de revenir là-dessus car ça s’est passé il y a assez longtemps, je n’irai pas faire un exposé là-dessus, je ne me pencherai pas plus que ça sur ce sujet, mais il est vrai que c’est bien de le relater. Il faut montrer aux jeunes ce que les grands-parents, ou arrière grands- parents, oncles ou encore pères ont subi.
Nous ne sommes désormais plus en guerre, même si la situation du monde n’est pas idéale, loin de là, mais ce qui s’est passé est passé !

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Je ressens une haine un dégoût pour l’humanité toute entière, le simple fait d’être un humain me débecte, je voudrais mieux être mort que de continuer à vivre dans la peau d’une espèce meurtrière. Je veux crier, crier, crier jusqu’à oublier qui je suis, où je vis, ce que je suis, à quoi je pense, TOUT  mon corps entier est parcouru de frissons  et mon cœur se glace pour essayer de ne plus rien ressentir mais il n’y arrive pas. Ma haine est comme des aiguilles brûlantes qui se plantent dans mon cœur et le font saigner d’un sang empli de pus. Je veux hurler, je veux avoir mal et en même temps je ne veux rien ressentir.

Aurais-je été capable de faire pareil ? Sûrement, on a tous ça en nous, on est tous des meurtriers en puissance et on ne peut juger, condamner les hommes pour ce qu’ils ont fait car on n’a pas été a leur place.

La France doit reconnaître ses méfaits et arrêter de se voiler la face dans l’hypocrisie et surtout arrêter de se placer en gendarme du monde condamnant tel ou tel pays d’agissements qu’elle couvre elle-même. Je me sens concerné par solidarité entre êtres humains avec toutes les victimes de la guerre et de la torture.

Les vainqueurs écrivent l’histoire normalement mais là je ne sais par quelle magie c’est le vaincu qui a imposé sa version des faits et elle a été approuvée. La France continuera ses exactions mais jamais elles ne seront dévoilées. L’armée est une grande muette, dit-on, alors on ne saura jamais ce que la France a commis et ce qu’elle commet encore pour le soi-disant bien de l’humanité !Mais quel bien? Celui que les dirigeant ont choisi mais qui peut savoir où se situe le bien et le bonheur de chacun ?

AK

 

La première partie de ce témoignage ne me choque pas. Je la trouve même normale. Devoir être obligé de partir à la guerre, de devoir quitter sa famille et se résoudre peut-être à ne plus jamais les retrouver, tout le monde aurait le même sentiment.

La deuxième partie du texte, qui parle des conditions de vie en Algérie durant cette guerre m’intéresse plus. Mais c’est la troisième partie du témoignage qui m’a choqué et qui est la plus importante selon moi. On sait que durant cette guerre, la torture a été employée, mais on ne savait pas ce qu’était réellement la torture. Ici, on découvre que la torture est un acte abominable (je ne souhaite pas citer les quelques tortures présentes dans le texte) et que les femmes étaient torturées au même titre que les hommes.

Je pense que ce témoignage est important car il nous a permis de savoir ce qui s’était réellement passé à l’époque, mais il ne faut pas y penser. Ne pas « ressasser » le passé. Cela ne réparera pas les cicatrices. Ce témoignage sert surtout pour préparer l’avenir, pour que de telles horreurs ne se reproduisent plus.

Hugo Gouelo

C’est un sujet à prendre avec des pincettes.

Je NE SAIS PAS  ce que je ressens. Un mélange de honte, de tristesse et de colère. D’un côté, ça me fait peur. Je pense que je suis énervé, mais à proprement parler, je ne sais pas ce que je ressens. En fait, pas de honte, c’est du passé. Et on ne peut être que choqué par le passé.Je ne sais pas quoi dire car c’est un événement  DU PASSE et on ne peut pas changer le passé. Non, je n’ai pas honte.

Dans ce texte on perçoit  la cruauté de l’époque, je ne sais pas ce que je ressens CAR NOUS N’AVONS JAMAIS VU CA, NOUS N’AVONS JAMAIS CONNU LA GUERRE : il faut avoir vu l’HORREUR pour répondre CORRECTEMENT. Je pourrais même dire que la question est absurde.

Bien que les évènements passés soient regrettables, que dis-je : ils sont blâmables, condamnables en tant que crimes contre l’humanité, mais on ne peut plus juger ça. J’ai envie de dire que c’est  TROP TARD pour parler de ça. LA VIE A BESOIN D’UN BOUTON ARRIERE-EFFACE-RETOUR.

Après c’est mon avis, vous dites ce que vous voulez. Mais je sais que je vais passer pour quelqu’un de bizarre avec une réflexion bizarre. Je pense qu’on devrait reconnaître l’usage de la torture mais on ne va pas le faire : cela nous comparerait aux nazis. On peut le faire, mais PAS MAINTENANT. Il y a assez de merdes dans le monde pour qu’on ajoute un nouveau débat pour punir de nouvelles personnes.

Je pourrais dire qu’on n’a pas le temps. Oui, je me sens concerné, ok, je trouve que c’est horrible, mais je ne pense pas que les gens qui peuvent changer quelque chose  le feront.

Quoi qu’on fasse, on ne fera pas revenir les morts.

De toute manière, POURQUOI l’être humain est-il assez CON pour  faire la Guerre ?

Martin Prilleux

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