Pendant la guerre d’Algérie, 2 350 000 millions de personnes ont été déplacées par l’Armée Française et regroupés dans des camps. 1, 175 000 ont été forcés de quitté leur lieu d’habitation.
De retour à Mansourah, son village natal, Malek collecte avec Dorothée-Myriam, sa fille, une mémoire historique jusqu’à ce jour occultée, que la plupart des jeunes ignore, et qui pourtant a été sans précédent dans les bouleversements qu’elle a causés à cette Algérie rurale.
Entre la France et l’Algérie, Dorothée-Myriam et son père questionnent ce secret historique.
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Un film de Dorothée-Myriam Kellou
Article du Monde – 13 avril 2015, par Catherine Simon
Comme les chats, l’éditeur François Maspero, qui fut aussi libraire, traducteur, écrivain, a eu plusieurs vies – sombres souvent, lumineuses parfois. Il est mort, samedi 11 avril, à Paris, à l’âge de 83 ans. « Tout en moi affirme que je suis né le 24 juillet 1944, à l’âge de 12 ans et demi, écrit-il, dans l’un de ses récits autobiographiques, Les Abeilles & la Guêpe (Seuil, 2002). Ce n’est pas une boutade, encore moins une image. »
« En guise de sage-femme, je vois, puisque j’ai le privilège de me souvenir de ma venue au monde, le visage d’un agent de la Gestapo », poursuit-il, évoquant cet été tragique, durant lequel ses parents sont arrêtés et déportés par l’occupant nazi. Son père, le sinologue Henri Maspero, meurt quelques mois plus tard, le 17 mars 1945, au camp de Buchenwald. Son frère Jean, résistant, est, lui, tué au maquis, à l’âge de 19 ans. Seule sa mère, détenue à Ravensbrück, survit.
« Tout s’éteint d’un coup » dans la vie du petit garçon. « J’ai eu, depuis, comme je le souhaite à tous, mes jours, mes années de soleil. Mais quelque chose me dit toujours que ce n’est pas le même que ce soleil-là, celui dont je sais seulement qu’il brillait avant ma seconde naissance », songe à voix haute, au seuil de la vieillesse, cet enfant de la guerre.
De la guerre ou des guerres – dont l’Europe du XXe siècle fut criblée, façonnée, meurtrie. C’est d’ailleurs avec La Guerre d’Espagne, un essai de Pietro Nenni, dirigeant du Parti socialiste italien, que les éditions François Maspero entameront, le 15 juin 1959, leur exceptionnelle carrière. Et c’est à la guerre d’Algérie (1954-1962), à la lutte contre la torture, à la dénonciation des ratonnades, au combat anticolonialiste, que le nom de Maspero est lié, indéfectiblement.
Las « d’aimer les ombres »
Né en 1932, à Paris, François Maspero a grandi dans les livres. Son grand-père paternel, Gaston Maspero, est un égyptologue de renom ; son père, un éminent spécialiste de la Chine et de l’Extrême-Orient. Tous deux ont été professeurs au Collège de France. Du côté de sa mère ? « C’est la bourgeoisie de Boulogne-sur-Mer [Pas-de-Calais]. Une fortune à la Rougon-Macquart », résume-t-il. La famille Maspero est une « famille joyeuse », à défaut d’être heureuse. Du moins, jusqu’au fer rouge de l’été 1944.
Après une « scolarité exécrable », selon ses propres mots, et las d’« aimer des ombres », le jeune homme se marie, devient père et reprend « une boutique à l’abandon, qui sentait le pipi de chat », rue Monsieur-Le-Prince. Il a 23 ans. A cette première librairie parisienne, ouverte en 1955, baptisée L’Escalier, succède, en 1957, une plus grande, La Joie de lire, rue Saint-Séverin, en plein Quartier latin. C’est là, dans le petit bureau du sous-sol, que l’apprenti libraire s’improvise éditeur, s’aidant des conseils de son ami Guy Lévis Mano, poète, éditeur et imprimeur lui-même.
De l’été 1959 jusqu’à la fin de l’année 1960, François Maspero « officie pratiquement seul (…), corrigeant, composant les livres et créant jusqu’aux couvertures », raconte l’historien Julien Hage, dans le très bel ouvrage, Maspero et les Paysages humains (La Fosse aux ours-A plus d’un titre, 2009) qui lui a été consacré.
Pourquoi devenir éditeur et publier des livres ? A cause des guerres, bien sûr. Ou, plus précisément, « du caractère insoutenable des guerres coloniales » – en Indochine d’abord, à Madagascar, puis en Afrique du Nord, indique Maspero, dans un entretien accordé, en 1990, à Miguel Benasayag. A cause, aussi, ajoute-t-il, de la « désillusion face au communisme soviétique ».
Censure
La guerre et la lutte politique forment la matrice intellectuelle de la génération à laquelle appartient Maspero. Lequel n’hésitera pas à s’encarter, d’abord, brièvement, au Parti communiste (de l’été 1955 à la fin de l’hiver 1956), puis à la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d’Alain Krivine, au début des années 1970. Le lancement, en novembre 1979, de la revue L’Alternative témoignera de ce souci constant de donner la parole aux oppositions, à « la “dissidence” dans toute sa diversité », selon le mot de Julien Hage. Et ce, bien avant l’effondrement du mur de Berlin (le 9 novembre 1989).
La collection « Cahiers libres », lancée en 1959, ainsi baptisée en hommage aux Cahiers de Charles Péguy, vise à « combler les lacunes de l’information sur la guerre d’Algérie », explique Fanchita Gonzalez Batlle, dans Maspero et les Paysages humains. Elle fait partie, avec Jean-Philippe Talbo-Bernigaud, Marie-Thérèse Maugis et Emile Copfermann, de l’équipe de départ de la maison d’édition. Parmi les premiers livres de cette collection « Cahiers libres », reconnaissable à son bandeau vertical de couleur vive, on trouve L’An V de la révolution algérienne (1959), de Frantz Fanon, Ratonnades à Paris, long article (non signé), de Paulette Péju, L’Algérie, nation et société (1965), de Mostefa Lacheraf. Créée en 1961, la revue Partisans devient l’un des porte-voix incontournables du mouvement anticolonialiste.
La censure gaulliste s’abat immédiatement : une quinzaine d’interdictions frappent les livres et les trois premiers numéros de Partisans. Avec les Editions de Minuit, fondées par Jérôme Lindon, les éditions Maspero sont les seules, en France, à oser braver le pouvoir et la répression – sans oublier les attentats, nombreux, de l’extrême droite et de l’OAS. Tandis que l’Algérie s’embrase et que le préfet Maurice Papon déchaîne la furie policière contre les manifestants, tandis que les luttes de libération enflamment ce qu’on n’appelle pas encore le tiers-monde, la France pré-soixante-huitarde amorce sa percée. Les livres de Maspero et sa revue Partisans (publiée jusqu’en 1973) accompagnent et expriment les espoirs de cette génération.
« Nous avions bricolé un système de distribution des livres interdits concernant l’Algérie avec les éditeurs étrangers La Cité de Nils Andersson, à Lausanne, ou Feltrinelli, à Milan », rappelle Jean-Philippe Talbo-Bernigaud. Certains ouvrages, censurés en France, sont ainsi diffusés à partir de la Suisse ou de l’Italie. Voire édités et renvoyés en France, sous le manteau, comme La Question (1958), de Henri Alleg (d’abord édité chez Minuit, mais aussitôt interdit) ou Une victoire (1958), de Jean-Paul Sartre.
Nées de – et contre – la guerre d’Algérie, les éditions de la rue Saint-Séverin en sortent financièrement épuisées. Les amendes et les interdictions qui frappent de nombreux ouvrages – pas seulement sur l’Algérie : le livre accablant de Mongo Beti (1932-2001), Main basse sur le Cameroun (1972), subit la censure, sous prétexte d’être un « livre d’origine étrangère » – ont vidé les caisses. S’y ajoute le fléau des vols de livres, commis en toute impunité et qui contribuent pour beaucoup à la faillite de La Joie de lire. La librairie, fréquentée par toute la jeunesse estudiantine et le monde universitaire, adulée des groupes gauchistes, est vendue, puis contrainte de fermer ses portes, en 1976.
Difficile transition
Les éditions, elles, ont le vent en poupe. De nouvelles collections sont créées – dont la fameuse « Petite Collection Maspero », la PCM. Au total, en quelque vingt-quatre années d’existence, plus de 1 350 titres et une dizaine de revues sont publiés. De Pierre Vidal-Naquet à Gérard Chaliand, à Louis Althusser, en passant par Elisabeth Roudinesco, Bernard Henri-Lévy ou Tahar Ben Jelloun, nombre de figures connues ont été éditées par « Masp », comme certains de ses proches le surnomment. Ce n’est qu’en 1982 que François Maspero se décide à passer la main. Sa fille Brigitte, pas plus que son fils Louis ne souhaitent prendre la relève. Les clés de la maison sont données à un jeune collaborateur, François Gèze, qui assure la – difficile – transition et prend la tête de la maison, rebaptisée désormais La Découverte.
L’heure de la retraite n’a, pourtant, pas sonné. Au contraire. Traducteur de John Reed et d’Eduardo Mendoza, ami du cinéaste Chris Marker, de l’éditeur José Martinez ou du journaliste Sadek Aissat, l’homme aux liens et aux talents multiples, ce « gardien de phare », comme dit de lui l’acteur Michel Piccoli, cet amoureux de l’image et des mots, se met lui-même à écrire. La plupart de ses romans – parmi lesquels Le Sourire du chat (1984), Le Figuier (1988), Le Temps des Italiens (1994) ou La Plage noire (1995), tous édités au Seuil – sont des plongées dans le passé, des contre-plongées plutôt, tant elles éclairent d’une lumière douce et neuve des périodes ou des rêves révolus.
L’Algérie, qui fut au cœur de sa vie d’éditeur, lui inspire un livre magistral, L’Honneur de Saint-Arnaud (1992, réédité en 2012, Le Seuil). D’autres livres, mi-documentaires, mi-reportages littéraires, comme Les Passagers du Roissy-Express (1990, Seuil), alternent avec des carnets de route, publiés par Le Monde, qui entraînent le lecteur à sa suite, à Cuba, dans les Balkans, en Palestine.
D’un caractère ombrageux, souvent bourru, François Maspero avait survécu à une tentative de suicide, en 1973. Son grand-père Gaston avait fait graver sur sa tombe, rappelle-t-il dans Les Abeilles & la Guêpe, ces deux mots italiens : « Ma spero » (« mais j’espère »). Dans ce même livre, évoquant les morts qui le hantent, il concluait : « Il est surtout utile d’aimer les vivants. Les vrais. »
Lundi, dans la journée, François Hollande a salué un « écrivain, traducteur, libraire et éditeur (qui) a toujours voulu bousculer le monde. C’est une personnalité attachante, brillante, émouvante qui disparaît aujourd’hui. »
DATES
19 janvier 1932 : naissance à Paris.
1957 : ouverture de la librairie La Joie de lire.
1959 : naissance des éditions Maspero.
1984 : premier roman, Le Sourire du chat.
11 avril 2015 : Mort à Paris, à 83 ans.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/disparitions/article/2015/04/13/l-editeur-francois-maspero-est-mort_4614721_3382.html#86UJd8qm8R37fa1k.99
Semaine spéciale à Alger : Laure Adler s’entretient avec Maïssa Bey, romancière, essayiste, poétesse, dramaturge
Publié: 28 janvier 2015 dans Non ClasséTags:Algérie, lecture, podcast
L’émission Hors-champs, diffusée le 26 janvier 2014 : lien vers le podcast
« Je crois qu’on ne peut pas ne pas aimer Alger, c’est impossible (…) C’est un amour pratiquement immédiat… ». Pour sa beauté, et au-delà pour « la vie qui est là », son histoire, sa lumière « incomparable »…
« La beauté d’Alger, je l’ai comprise à partir du moment où je suis venue y vivre… », dès l’âge de ses dix ans, en pleine tragédie nationale et familiale. Son père venait d’être tué pendant la guerre de libération nationale… Elle raconte son arrivée, le passage du village à la capitale, nous parle de sa mère… « C’était très difficile à l’époque : une femme élévant seule ses enfants, dans un contexte de guerre, dans la solitude et dans les difficultés… » Aujourd’hui encore, elle est émerveillée par ce « courage », cette « force de caractère » d’une mère qui l’a poussée à faire des études, une idée loin d’être évidente à l’époque…
Elle nous parle de la relation avec les pieds-noirs, des exactions de l’OAS qui visèrent sa famille, la division entre quartiers « européens » et « arabes »… Même adolescent, « on ne pouvait pas ne pas comprendre les enjeux… »
Elle nous parle du général De Gaulle, de ses souvenirs de l’époque croisant l’histoire nationale, des manifestations réprimées du 8 mai 1945, de l’action de Germaine Tillon, d’Albert Camus… « Lui même n’y croyait pas réellement. Il aurait aimé pouvoir y croire… »
Elle revient sur la vie des intellectuels algériens, suite de cycles « d’endeuillement », de « libération » et ainsi de suite… « Il y a toujours en arrière-plan cette espèce de peur de quelque chose qui va nous tomber dessus… »
Les événements de janvier 2015 en France ont été un choc pour elle, car ils l’ont ramenée à la décennie sanglante des années 1990, où les intellectuels, les journalistes étaient particuliérement visés… « Un événement comme celui-là, et tout redevient actuel, possible et c’est ça qui nous fait peur… »
Elle s’exprime sur cette « volonté de ne pas nommer les assassins » des années 90 : « il y a cette espèce de blanc volontaire, une espèce d’amnésie voulue, commanditée (…) Les choses ne peuvent pas passer (…) Ce sont des plaies qui sont encore à vif et que les événements actuels sont en train de raviver… »
Elle évoque enfin ses textes autour des enfants, comme dans la pièce de théâtre « On dirait qu’elle danse », autour du suicide d’une petite fille…
Où réside l’espoir, en 2015 ? « On a envie d’y croire. Parce qu’il y a peut-être quelques signes qui nous donnent cet espoir, des petites lumières comme ça, qui jaillissent dans des lieux improbables … »
Bistrot de l’Histoire : 100 ans de laïcité en Bretagne
Publié: 25 novembre 2014 dans Non ClasséTags:Bistrots de l'histoire, Fol22, lecture
Le 28 novembre de 18H3O à 22H3O, les Bistrots de l’histoire en Bretagne organisent le 44ème Bistrot de l’histoire sur le thème de la laïcité, valeur centrale de notre vivre ensemble, au Saint-Nicolas, bar-restaurant hôtel à Hillion. Restauration sur place à l’entracte (sandwichs, boissons, desserts).
Ce Bistrot de l’histoire est organisé en partenariat avec la Ligue de l’enseignement des Côtes d’Armor (Fédération des œuvres laïques 22) qui fête ses 100 ans cette année www.centenaireligue22.wordpress.com
Au programme :
– histoire de la Fédération des œuvres laïques
– évolution des amicales laïques durant le siècle
– témoignages de divers acteurs de la société (pompes funèbres, hôpitaux, médecins, services jeunesse…)
Débats et interviews Pierre Fenard et Néréa Brouard
Spécialistes : Roger Toinard historien, Elie Geffray, sociologue et ancien maire, Jean-Claude Le Floch, professeur de philosophie, Camille Binder élu à la Fédération des œuvres laïques, et de nombreux témoins du département Merdrignac, Hillion, Pabu, Plédran, Pont-Melvez, Pordic, Saint-Brieuc…
Lectures de Victor Hugo à Mona Ozouf, par Jacqueline Hydrio
Régie centrale : Jean-Yves Borey
Enregistrements numériques et sonorisation : Sociéte Toot de Saint-Brieuc
Régie images : Serge Andrieux
Librairie : Le Pain des rêves Saint-Brieuc
Guerre d’Algérie, de la mémoire à l’Histoire, article Le Monde, 30 oct 2014
Publié: 31 octobre 2014 dans Non ClasséTags:Algérie, presse

Des vétérans de la guerre d’Algérie à Colombey-les-Deux-Eglises, le 10 mai 2014. | AFP/FRANÇOIS NASCIMBENI
Editorial du « Monde : Soixante ans après ce 1er novembre 1954 qui vit les « fils de la Toussaint » déclencher ce qui allait devenir une guerre d’indépendance, plus d’un demi-siècle après les accords d’Evian qui y mirent un terme en 1962, la guerre d’Algérie est-elle en passe de quitter le terrain douloureux du deuil et de la mémoire pour s’engager sur celui de l’Histoire ?
Le supplément que nous publions aujourd’hui et le sondage qui l’accompagne permettent de le penser.
Mais si le mouvement est significatif, il reste lent, notamment parmi les contemporains de ce conflit. Désormais, en effet, deux Français sur trois jugent que l’indépendance de l’Algérie a été « plutôt une bonne chose pour l’Algérie »(68 %) et « plutôt une bonne chose pour la France » (65 %). En 1972, ils étaient déjà plus de la moitié à porter un jugement similaire.
C’est dire si la « tragédie » algérienne – le mot est de Raymond Aron, dès 1957 – a été terrible, des deux côtés de la Méditerranée. Et combien reste présente…
Le reste de l’article est consultable dans sa version papier, ou bien en ligne pour les abonnés, sur le site internet
« J’ai seize ans. La guerre me frappe de plein fouet. Comme beaucoup de jeunes filles menacées de mort, je n’ai jamais eu autant envie de vivre. J’ai faim de tout. Le vent glacial ne cesse de souffler. Tout le village vit dans la peur ».
Depuis plusieurs générations, la famille de la narratrice vit paisiblement de l’élevage et des plantations d’oliviers, près de Sidi Ali Bounab. Mais l’armée française confisque les terres et rafle les jeunes hommes.
Déplacée dans un camp dont elle réussit à s’enfuir pour gagner le maquis, la jeune femme prend les armes aux côtés des hommes. Elle découvre une liberté inouïe, la fraternité combattante et bientôt l’amour. Elle est ensuite capturée et envoyée dans un centre où les réfractaires sont torturées jusqu’à la mort. Elle rencontre une infirmière française qui a soigné clandestinement des Algériens avant d’être elle aussi emprisonnée et questionnée. Une profonde amitié naît entre ces deux femmes, mais l’une des deux disparaît. La maquisarde est le récit vrai d’une jeune femme qui met son courage au service de l’indépendance de son pays. Nora Hamdi raconte l’histoire de sa mère. Editions Grasset mai 2014
Décès d’André Hourmant, témoin de la guerre d’Algérie aux Bistrots de l’histoire
Publié: 24 septembre 2014 dans Non ClasséTags:Algérie, Bistrots de l'histoire, Hommage
L’Association des Bistrots de l’histoire en Bretagne a appris le décès d’André Hourmand, plérinais (22) âgé de 82 ans. Appelé en Algérie, membre du Parti Communiste français, il dénonça courageusement et précocement les tortures en Algérie dans un article de 1957 dans le journal L’Aube nouvelle, journal du Parti Communiste des Côtes du Nord.
Il avait témoigné de son refus de la torture lors d’un Bistrot de l’histoire organisé en mars 2002 à Saint-Brieuc.
Son article fut lu en classe puis utilisé par les élèves des lycées Freyssinet et Renan à Saint-Brieuc, en début d’année 2014, lors de la préparation du Bistrot de l’histoire Bretagne Guerre d’Algérie organisé au Lycée Freyssinet le 21 février dernier.
Pierre Fenard, le 22 09 2014
Merci à Chérifa de nous avoir prêté ces cartes postales, elles sont également accessibles à la partie « ressources » de ce blog.
Voici ci-dessous l’article paru dans Le télégramme, le 13 mars dernier :
Vous retrouverez par ailleurs, des extraits de textes et de poèmes de Philippe Durand, sur ce même blog (rubrique « ressources », « textes de Philippe Durand ») ou en cliquant ICI. Merci à Chantal Durand, qui nous a transmis ces extraits.
Sept ans après la mort de Philippe Durand dans sa maison de Kerouini, son épouse Chantal a décidé de publier les poèmes qu’il a écrit il y a 50 ans, dans un recueil intitulé « À dos de vent dressé retrouve ton galop ». Philippe Durand est né en 1932 à La Baule. Blessé pendant la guerre d’Algérie, il en est revenu amputé d’une jambe et a décidé d’abandonner son métier d’instituteur.
Il deviendra tout à la fois poète, journaliste, auteur et réalisateur pour le cinéma et la télé. Il a publié quatre ouvrages sur l’écriture au cinéma et enseigna à l’institut Lumière de Lyon et aux Beaux-Arts de Quimper. Toute sa vie, il a dénoncé l’injustice, l’intolérance et l’absurdité de la guerre, comme dans « Secteur postal 89 098 », son premier film, interdit par la censure en 1959 pendant la guerre d’Algérie, et dans « Soldat Fransez » réalisé en 1983. Dans son livre « Mort d’un Indien », il s’est insurgé contre les dangers du nucléaire. Il a aussi rendu hommage à son pays breton en défendant son territoire et sa langue. « Les dernières années de mon mari ont été terribles. Cette idée de recueil de poèmes, pour la plupart sans titre, et que chacun peut interpréter à sa façon, a été réalisée en accord avec mes filles. Ce projet m’a portée, m’a rendue heureuse. Je peux ainsi rendre hommage à Philippe, et lui témoigner tout mon amour… »
« À dos de vent dressé retrouve ton galop », à se procurer en contactant le 06.60.15.84.02.